Comment créer une transe, aider un client et n'avoir rien à faire des diagnostics et de la psychopathologie

J'animerai une formation sur cette technique pendant 2 jours à L'AFNH de Marseille en mars 2024.

Comment créer une transe, aider un client et n'avoir rien à faire des diagnostics et de la psychopathologie
Photo by KAL VISUALS / Unsplash

Et, s'il existait une méthode qui permette à chaque client de se découvrir et de faire émerger ce dont il a besoin ?

Et, s'il n'y avait plus besoin de longs entretiens anamnestiques pour comprendre ce que le client ne comprend pas lui-même. Ni besoin d'être expert en tout pour aider un seul client. Et si le déroulé de la séance amenait naturellement le client à découvrir ce qui se passe vraiment et à mettre en œuvre ses propres solutions.

Et, s'il n'y avait plus de résistance ?

Et, si je vous disais que cette méthode existe.

Qu'est-ce que le Clean Language ?

Le Clean Language est une méthode de questionnement qui permet aux clients de s'immerger dans leur expérience interne et de re-associer leurs émotions, sensations et comportements avec une signification.

Ce processus de re-association, c'est la symbolisation. L'espace mental dans lequel il se déroule, c'est l'imaginal ou tous les noms qui ont été donné à ce fonctionnement non verbal de la conscience.

Qu’est-ce que le clean language pour un hypno ?
Et, pourquoi c’est un outil exceptionnel.

Comment la transe est crée et pourquoi, il n'y pas de résistance ?

En focalisant en permanence l'attention du patient sur son expérience interne, le Clean Language induit la transe de manière naturaliste. La circularité du questionnement approfondit la transe. L'utilisation stricte des informations issues du client, sans altération, garantie le respect de sa personne.

Le levier utilisé, c'est la découverte de soi par soi-même.

Et non la révélation de soi ou la soumission de soi à un autre, aussi expert et bienveillant, soit-il.

Enfin, si les mécanismes intellectuels mis en jeux sont non-verbaux et agissent de manière non-volontaires, cela ne veut pas dire que leur action est non-intentionnelle. C'est l'une caractéristiques de la méthode que de respecter l'intentionnalité du client.

Il n'y a pas de suggestion (pas d'influence), pas de forçage au sens de Bernheim et donc pas de résistance.

Pourquoi, il n'y a pas besoin de diagnostic ou de connaissance sur la psychopathologie ?

Dans le Clean language, le sujet est considéré comme un système auto-organisé et auto-régulé.

C'est une conception très moderne, et très différente du modèle linéaire médical qui consiste à dire : il est arrivé quelque chose (une lésion) et depuis il fait n'importe quoi (des symptômes) car il est malade.

Ce modèle médical nécessite de savoir ce qui s'est passé, quels apprentissages pathogènes ont été fait (quelle croyance s'est constituée), quels mécanismes dysfonctionnels sont à l’œuvre. Il implique une anamnèse exhaustive, nécessite une connaissance détaillée de la psychopathologie afin de permettre une intervention experte pour "réparer" le client.

C'est le modèle de la chirurgie que l'on tente d'appliquer à la psychologie.

Avec le Clean, tout est différent, on permet au client de s'auto-réguler. On ne le répare pas, il se rétablit. Comme un gyroscope se remet seul sur son axe. Il n'est pas nécessaire de le démonter pour qu'il fonctionne (surtout pas !).

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Photo by Hugöl Hälpingston / Unsplash

Et pour cela, on l’immerge dans son expérience interne au moment psychologique du problème, dégagé des contraintes que sont les processus linéaires de la pensée verbale.

Par construction, le Clean language est sécure

Il est sécure pour le thérapeute, puisqu'il n'y a pas d'enjeux technique.

Il n'est pas nécessaire d'avoir le bon script, la bonne métaphore, la bonne technique d'induction, ni la bonne compréhension du problème. Il faut simplement permettre au client de se découvrir.

Il est sécure pour le client, car les symboles lui sont propres et que lui-seul sait à quoi ils renvoient. C'est sa psyché qu'il découvre. Ce qui est dit dans la séance est souvent complètement hermétique au thérapeute.

Enfin, la syntaxe particulière du Clean Langage est conçue pour protéger le client des intrusions, suggestions et influence.

Le client est respecté tout au long du processus

Formation en Clean Language à Marseille

Si ce que je viens de vous décrire vous intéresse et que vous voulez en apprendre plus, je donne une formation sur deux jours en mars à l'AFNH à Marseille.

Clean Langage - ASSOCIATION FRANCOPHONE DE NOUVELLE HYPNOSE
Le Clean Language Description de la formation : Le Clean Language utilise le langage pour induire rapidement des transes somnambuliques. Il est construit pour respecter radicalement la psyché du patient et ainsi ne génère pas de résistance. A la différence de l’hypnose, il ne s’agit pas d’influencer, mais de rendre…

Exemple d'application du Clean Language lors d'un stage

La stagiaire avait choisi d'identifier et de développer son symbole du bonheur.

Stagiaire : On fait le bonheur.
Moi : Le bonheur, ça me parait très bien le bonheur.

On commence.

Moi : Et quand "bonheur", c'est où exactement, "bonheur".
Stagiaire : C'est les poumons.
Moi : C'est les poumons. Et, "bonheur" et c'est les poumons. Et, c'est comme quoi quand "bonheur" et c'est les poumons ?
Stagiaire : C'est... c'est comme si c'était la souche d'un arbre.

Le symbole commence à émerger. Elle ferme les yeux et rentre naturellement en transe somnambulique. A partir de là, elle décrit son imagerie spontanée.

Moi : Et "souche d'un arbre". Et c'est là. Et c'est les poumons. Et quand "souche d'un arbre", y a-t-il autre chose quand "souche d'un arbre" ?
Stagiaire : C'est la souche d'un arbre, ÉNORME !! avec plein d'oiseaux dans la tête de l'arbre.
Moi : Et un "arbre ÉNORME avec plein d'oiseaux". Et quand un "arbre ÉNORME avec plein d'oiseaux à l'intérieur", qu'est-ce qui se passe ensuite ?

Le symbole continue à émerger et à se développer. Elle le découvre avec étonnement. Je n'ai pas fait attention et je dis "oiseaux à l'intérieur" au lieu de "oiseaux dans la tête de l'arbre".

Stagiaire : ... Ça chante.
Moi : Et, c'est dans la tête, et ça chante. Et un arbre, et un arbre ÉNORME, et pleins d'oiseaux, et ça chante dans la tête. Et quand ça chante dans la tête, qu'est-ce que tu aimerais qu'il se passe ?

Du coup, je me trompe et au lieu de dire que les oiseaux sont dans la tête de l'arbre, je dis qu'ils sont dans sa tête, mais cela ne la gêne pas.

Stagiaire : Voir des arbres à côté et qu'il y ait encore plus d'oiseaux.
Moi : Et voir des arbres à côté et encore plus d'oiseaux. Et quand des "arbres à côté et encore plus d'oiseaux", qu'est-ce qui se passe pour "chante dans la tête" ?
Stagiaire : ... une symphonie. C'est "WAOUH !" Bon, ça fait du bruit quand même. Il faut un peu les calmer parce que des fois c'est le brouhaha.

Les significations sont complètement privées. Je n'ai aucune idée de ce à quoi elle fait référence maintenant. Je continue à faciliter le processus d'émergence symbolique.

Moi : Et il faut un peu les calmer. Et quand "un peu les calmer", alors qu'est-ce qui se passe ?
Stagiaire : Il y en a toujours un qui chante. Quand lui s'arrête, c'est les autres qui recommencent, c'est bien.
Moi : Et est-ce que c'est bien comme ça, quand il y en a un qui chante et les autres recommencent ? Est-ce que c'est bien comme ça ?
Stagiaire : Il y a des moments, ça serait bien qu'ils s'arrêtent quand même un peu de chanter pour se reposer.

Je pense que pour la démonstration c'est suffisant, et je cherche une terminaison. Mais, elle continue, elle semble avoir identifié un problème qu'elle entreprend de régler.

Moi : Ça serait bien qu'ils s'arrêtent, un peu. Et est-ce qu'ils peuvent s'arrêter, un peu ?
Stagiaire : Sont tellement contents que c'est dur de les arrêter.
Moi : Et les oiseaux et pleins d'oiseaux, et une symphonie, et un brouhaha, et qui s'arrête un peu. Et quand ils s'arrêtent un peu, alors, qu'est-ce qui se passe ?

J'accompagne la solution qu'elle a trouvé. Pour cela, je rapproche les deux symboles, d'un coté la "symphonie des oiseaux" et de l'autre "arrête un peu" et je demande une validation.

Stagiaire : Ça fait du bien aussi.
Moi : Et ça fait du bien aussi. Et quand ça fait du bien, et quand symphonie et plein d'oiseaux, et s'arrêtent un peu, et ça fait du bien aussi, qu'est-ce qui se passe ensuite ?
Stagiaire : [elle plonge en transe léthargique]
Moi : Très bien, et prend tout le temps qu'il faut pour profiter de ce moment.
Et puis revenir ici et maintenant.

... (elle reste plusieurs minutes en transe léthargique)

Puis, elle re-emerge de sa léthargie, elle est toujours en transe somnambulique. Nous continuons pendant encore une dizaine de minutes à développer son paysage symbolique. Puis nous terminons. Elle sort de transe avec une amnésie spontanée de ce qui vient de se passer. Elle remonte le fil de ses souvenirs peu à peu et reaccede à l’expérience et sa signification.

Stagiaire : Comment expliquer c'était bizarre, parce que .... il faut que je me rappelle.
Je crois que ça se passait dans une foret. Il y avait un arbre en fait, qui me permettait de respirer
C'est un truc de fou, c'est impressionnant
Pour ceux qui connaissent pas, mais là j'avais un arbre COMME ÇA ! Plein de vie et tout.

Et je sais qu'une fois j'ai fait une séance, j'avais un tout petit truc et un désert, et il y avait plus de verdure, il y avait plus rien. Là c'était WHAOU ! La vie partout, le bonheur. En tous cas merci parce que, c'était la nature, tout ce que j'aime.